Peinture de Fuxi-Nuwa – L’origine de l’Univers

Un mythe qui fascine toujours !

Cet espace vous est spécifiquement consacré dans le but de pouvoir vous perfectionner et de suivre l’évolution des méthodes enseignées par Dominique Jacquemay.

Pour ce qui nous intéresse, il faut savoir que le climat est idéal pour la conservation des objets antiques. Cela a permis la découverte de nombreux sites archéologiques dans cette région.

L’œuvre est très bien conservée, elle présente des couleurs éclatantes. Elle a été découverte en 1959. Par la suite une centaine de représentations similaires ont été déterrées. Le support est en soie ou en chanvre.
Si nous comparons la finesse des traits avec d’autres œuvres de l’époque, la manière d’appréhender la graphie montre qu’il ne s’agirait plutôt d’une peinture artisanale réalisée par des ordinaires de Gaochang.* Le fait de l’emplacement sur le plafond de la tombe reste un mystère. Est-ce pour que cette représentation soit vue du défunt ? Pour lui garantir harmonie ?

 * Gaochang est une ancienne ville-oasis construite dans le nord du désert du Taklamakan au nord de la région autonome du Xinjiang en Chine. Elle a été un point d’étape pour les commerçants sur la route de la soie.”

Éléments de la peinture

Au milieu d’une constellation d’étoiles et de planètes, plongés dans le firmament, un couple enlacé forme une unité. Mi-homme et mi-animal, le haut de leurs corps manifeste qu’il s’agit d’un homme Fuxi et d’une femme Nüwa.
Une bipolarité. Ce concept émerge dans la pensée daoïste yinyang. Une complémentarité qui s’incarne à partir du chaos. Elle régit tout à la fois le monde phénoménal et le monde métaphysique.

Nous voyons que les deux personnages sont enlacés à partir d’un axe central ; ils sont reliés dans le bas du corps à l’image d’un caducée.
Deux astres viennent ponctuer le paysage : en haut l’astre du soleil- yang prend place ; en bas l’astre de la lune-yin domine. Chacun est entouré de petites planètes qui semblent scintiller avec la sensation de mouvements migratoires.
Allons plus dans le détail : FuxiNüwa sont reliés dans le bas du corps, ils portent une même jupe à volants, cintrée à la taille. Au niveau du haut du corps, ils s’assemblent par un seul bras, tels des siamois. Ces dieux ancestraux, auxquels les anciens chinois croyaient, se regardent, sans doute pour manifester leur connivence, ou plutôt leur fusion, dans un effet de miroir. D’ailleurs, le récit mythologique mentionne qu’ils auraient été frère et sœur, puis qu’ensuite, ils se marièrent.

Attachons-nous à regarder d’encore plus près :

Fuxi est attribué au Ciel. Il tient dans sa main gauche, dirigée vers le haut, une équerre ;
Nüwa est attribuée à la Terre. Elle tient dans sa main droite, dirigée vers le haut, un compas ou une boussole.

Fuxi, la personnification du yang-céleste se fait l’architecte du monde terrestre (physique) avec un objet de mesure.  À l’aide de ces derniers, il dessine le bagua, huit figures de divination qui régissent le monde. Chaque d’elle est constituée par un trigramme.
Nüwa, la personnification du yin-terrestre se fait l’observatrice du monde céleste (métaphysique) avec un objet d’observation.
Cette inversion des pôles démontre à nouveau l’union des pôles à l’instar du taiji représentant la bipolarité yin-yang. Ce symbole exprime qu’une parcelle du yin émerge au sein du yang et qu’une parcelle du yang émerge au sein le yang. Cela revient à dire que yin-yang sont indissociables et en perpétuelle interrelation.

« De l’aube au milieu du jour, c’est le yang du Ciel:
yang au sein du yang
Du milieu du jour au crépuscule, c’est le yin du Ciel:
yin au sein du yang.
De la tombée de la nuit au chant du coq, c’est le yin du Ciel:
yin au sein du yin.
Du chant du coq à l’aube, c’est le yang du Ciel:
yang au sein du yin.
Et pour l’homme, il en va de même… »

Nous dit le Su Wen au Chapitre 4. Traité de Médecine chinoise datant d’avant J.-C.

Fuxi et Nuwa

Fuxi

Fuxi, personnage de la mythologie ancienne, vit à la fin du néolithique. Il est mentionné dans différents textes datant de la période des Royaumes (1) des combattants, puis ensuite lors de la dynastie des Han. (2)
Ce dieu est le chef du peuple Huaxia, il est considéré comme le premier dieu des trois Augustes. (3)
Grand créateur de l’humanité, il invente les baguas, un ensemble de représentations ou «huit () figures de divination (guà)» agencés sous forme de trait révélateurs des éléments :

Nord=Terre, Nord-Est=Foudre, Est=Feu, Sud-Est=Lac, Sud=Ciel, Sud-Ouest=Vent, Ouest=Eau et Nord-Ouest=Montagne.

Ces derniers inspirent des interprétations. Ils sont à l’origine de l’écriture des caractères chinois. Fuxi est aussi celui qui met en place les principes de la Médecine chinoise.

Fuxi enseigne aux gens du peuple à tisser des filets afin de se nourrir grâce à la pêche. Il leur apprend à chasser et invente les outils nécessaires pour leur permettre de manger et d’élaborer des aliments cuits bien plus savoureux. Il fonde donc un nouveau monde, qui passe de l’état de rupestre vers une civilisation chinoise plus raffinée. On lui prête également d’être le créateur du calendrier, l’inventeur d’instruments de musique, comme le guqin.

Nüwa

Nüwa est une déesse de la mythologie ancienne. Des textes datant de la dynastie des Royaumes des combattants et de la dynastie des Han mentionnent cette divinité.
Nüwa sauve le monde, raffine des pierres pour réparer le Ciel et traite les inondations. Elle protège de ce fait les récoltes.

Nüwa brise les Cieux et admire le monde manifesté : les astres dont elle est entourée (la lune, le soleil, les étoiles,…), les montagnes, les forêts, la végétation luxuriante, les bêtes féroces,…
Puis s’ennuyant de solitude, elle se fait créatrice de la race humaine. Elle détient, alors, le pouvoir de façonner, à partir de la glaise, des êtres à son image, à la seule différence que le bas de leur corps comprend deux jambes. Pour arriver à ses fins, cette œuvre rencontre quelques difficultés. Le Huainanzi (4) mentionne que l’autres dieux lui viennent en aide. Cette lourde charge lui demande 70 tentatives, elle se voit obligée d’utiliser une corde pour assouplir la boue. Les éclaboussures se transforme en d’innombrables humains.

Déesse de la procréation et des rites du mariage dont elle est l’initiatrice. C’est elle qui attribue aux hommes la capacité de procréation. D’ailleurs son nom est en lien avec la signification de la courge, cette cucurbitacée. C’est-à-dire “fille de la courge”. La courge symbolise la fertilité. Elle détient dans la main, l’instrument utile pour établir les règles du mariage.

Les voix du désert de Gobi

Dominique Jacquemay (c) 2020 – Professeure de Qi Gong
Auteure du livre “Qi Gong des Animaux Mythiques” Éditions Guy Trédaniel

Avec le temps et la patience, la feuille de mûrier devient de la soie.
Lǎo Zǐ

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