Le cheval céleste de Guansu

Sortie printanière de la cour Tang

Illustration de la passion équestre. Peinture de l’époque Tang,
reproduction effectuée à l’époque Song par Zhang Xuan (713-755).

Cet espace vous est spécifiquement consacré dans le but de pouvoir vous perfectionner et de suivre l’évolution des méthodes enseignées par Dominique Jacquemay.

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Le cheval volant

L’original est une statuette de bronze.
Hauteur : 34,5 cm
Longueur : 45 cm
Largeur : 109 cm.
L’auteur n’est pas connu.

Depuis l’Antiquité, les Chinois ont toujours manifesté leur passion et leur respect pour cet animal doté d’une grande intelligence qui leur a permis de nombreuses facilités de déplacements et des atouts dans les lutes de pouvoir face aux envahisseurs.
Sans doute aussi cette fascination vient de leur grande beauté. Les Chinois ont donc été des maîtres équestres de tout temps.
L’on comprend pourquoi dans la statuaire et la peinture chinoise la figure du cheval est très présente. Notamment à l’époque de la dynastie des Han et des Tang.
À ces époques, il y a d’ailleurs eu des traités de physiognomonie, dont certains découverts à Mawangdui*. Ces derniers se présentaient sous forme de rouleaux de soie ou écrits sur lamelles de bambou.
Ils décrivaient avec une extrême précision les critères souhaités de l’animal : le caractère, la dimension idéale de la tête, des yeux, des oreilles,…le calibrage du ventre, la qualité des sabots etc.

* Site archéologique datant des Han Occidentaux (190-168 av. J.C.). Il a été mis à jour de 1972 à 1974 et à révéler la présence de trois tombeaux contenant des objets funéraires, dont une version du dào dé jīng.

La pièce que je vous présente est très ancienne, elle est en bronze. Si à l’époque des Tang (618-907) nous avons de nombreuses œuvres représentant des chevaux, celle-ci est bien antérieure. Aussi, elle frape par son esthétique exceptionnelle.
La photo ci-dessus, est une copie géante posée sur un socle exposée avec fierté dans la ville de Guansu.  L’originale se trouve dans le Musée national de cette ville.
La province de Gansu est située entre deux plateau, celui de la Mongolie et celui du Tibet. Il s’agit d’une porte d’entrée vers la Chine, le corridor de Hexi,  une des voie les plus importantes de la route de la soie. Il s’agissait donc d’un passage obligé des marchants venus d’autres pays du nord.C’est aussi par cette voie que le bouddhisme arrive, par voie terrestre, en Chine.
Cette région stratégique abrite à l’époque des ethnies différentes et c’est de cette région que viennent les plus beaux chevaux des plateaux vers la Chine.

Le sommet de la sculpture chinoise

Description

La sculpture représente un cheval au galop marchant sur une hirondelle. Ce symbole de l’hirondelle donne une connotation de légèreté et de rapidité. Il met l’accent sur l’aspect aérien de l’animal qui est renforcé par le fait qu’un seul sabot est en contact ave la terre, les autres se placent dans l’espace.
La beauté de la posture fait qu’il se démarque de toute autre sculpture du genre, à tel point qu’elle est non seulement un trésor national, mais est connue mondialement. Ce chef d’œuvre est d’ailleurs protégé et ne peut quitter le territoire chinois, afin d’en assurer sa conservation et sa protection.
Ce côté magique lui donne une présence tout particulière, il est à la fois léger, gracieux et en même temps robuste, puissant, noble. Le port de la tête est redressé et dessine un S, il la lève pour hennir montrant ses dents comme un signe de bonne santé. Cela démontre son tempérament fougueux et son côté sauvage, propre aux chevaux de race de la région des grands plateaux de Mongolie. La rapidité est évoquée par la position des pattes : la droite s’élance vers l’avant et la gauche se placée vers l’arrière. Il devient d’autant plus fusiforme et semble, à l’image d’une météore, traverser l’univers.
L’artiste saisi un moment privilégié du galop où le temps semble s’arrêter dans cet envol.

Origine 

L’œuvre date de la dynastie des Han orientaux  dont la période se situe au IIème siècle (209 avantJ.C.-220 après J.C.). Cette pièce est datée de l’époque de l’empereur Wu (140 ; 87 avant J.C.). Elle a été mise à jour en 1969 et a été déterrée de la tombe d’un général.

L’empereur Han Wudi cherche des alliances à l’ouest, afin de résister aux peuplades de nomades Xiongnu qui s’établissent dans des vastes territoires allant jusqu’au sud de la Grande Muraille. Elles deviennent un danger pour l’empire. C’est pourquoi, il veut se doter de chevaux plus robustes et grands, mais surtout plus facile à monter. Également car son dessein est d’établir une dynastie plus prospère et obtenir des territoires plus vastes, donc élargir sa puissance militaire. Ces chevaux sont un atout qui va le pousser à importer massivement  ces chevaux exceptionnels de la vallée du Ferghana. Leur caractéristique est la beauté de leur robe tachetée de roux. Ces chevaux sont nommés “célestes” tant ils sont rapides, ont également été appelé chevaux à la “sueur de sang”. Ce phénomène à prêter diverses hypothèse ; il n’est jusqu’alors pas élucidé. Certains experts mentionnent que cela pourrait être dû à des parasites.
L’empereur Han Wendi va jusqu’à donner l’ordre de dépeupler de ses chevaux la région de la vallée du Ferghana, située dans l’actuel Ouzbékistan. Ce qui entraine de nombreuses batailles avec les autochtones dont, il ne sort pas toujours vainqueur.
Les transactions allaient bon train, à tel point que certains chevaux pouvaient être échangés contre plusieurs dizaines de pièces de soie de grande valeur.

L’empereur Han Wudi

Un des plus long règne

Han Wudi signifie “empereur guerrier”, il s’agit de son nom de temple. Au départ, il n’est absolument pas destiné à monter sur le trône. Liu Che, de son nom personnel est le dernier et pourtant, il accède au trône dès l’âge de quatorze ans.  Cela grâce à des stratagèmes qui portent leurs fruits, de la part de sa sœur aînée, la princesse Chang qui y trouve son intérêt. Han Wudi va régner durant cinquante-quatre ans. Un long règne, mais quel règne ?

Ces qualités sont exceptionnelle : il a non seulement de l’esprit, mais aussi il met un point d’honneur à la gestion du gouvernement. C’est par essence un réformateur. Cette époque est l’âge d’or de la dynastie des Han, son père avait eu soin de réguler les dépenses publiques. Sima Qian, grand historien, mentionne que lorsque Han Wudi prend le pouvoir, les greniers étaient tous complets en réserves de grains. Les étales des magasins très achalandées… Au début de son règne Liu Che, sous l’influence de sa grand-mère daoïste, observe une grande sagesse dans la gestion de l’empire.  Ensuite, il est pousser par une soif d’ambition et de s’affranchir de territoires de plus en plus vastes, privilégiant les conquêtes et la dimension militaire. Les Han attaquent les Xiongnu, c’est-à-dire les peuplades barbares du nord.  Notre empereur n’aura de cesse de s’occuper de ce combat jusqu’à la fin de sa vie.

Han Wudi ordonne de grands travaux de rénovation : travaux d’irrigation dans le but de favoriser les cultures agricoles, la construction de routes, de ponts, etc. Ainsi s’ouvrent de nouvelles voies, celles dites de “route de la soie”, qui vont favoriser les mouvement migratoires des marchants et de bien précieux entre l’Orient et l’Occident.

Han Wudi est un grand mécène du domaine artistique, il soutient les arts en général et plus particulièrement la poésie et la musique. Deux thèmes très présents dans les anciens textes classiques, les jing. La poésie développée sous les Han est le style fu.

Deux belles peintures plus tardives

Chers amis, je ne résiste pas à rajouter ces deux peinture d’un facture exceptionnelle. Exécuté par Han Gan (760-783), un peintre spécialisé dans les représentations équestres, de la dynastique Tang (618-907).

Palefrenier menant deux chevaux, encre et couleurs légères sur soie, 27,5 x 34,1 cm, feuille d’album, inscription de l’empereur Song Huizong datée 1107, sceaux de Huizong et d’empereurs ultérieurs. Musée national du Palais, Taipei.

Portrait de cheval anciennement attribué à Han Gan, Le coursier “Blanc à illuminer la nuit”, cheval favori de l’empereur Xuan Zong des Tang, encre sur papier 30,8 × 34 cm, Musée Métropolitain 

Dominique Jacquemay (c) 2020 – Professeure en Qi Gong.
Auteure du livre “Qi Gong des Animaux Mythiques” Éditions Guy Trédaniel.

Dominique Jacquemay

Directrice d’enseignement et professeur principal

Professeur de Qi Gong formée en Chine, aussi diplômée en Médecine Chinoise (Université de Shanghaï).
Elle a suivi les enseignements de nombreux Maîtres chinois.
Enseigne depuis plus de 30 ans les arts énergétiques.
Elle a également une longue pratique de méditation. Une pédagogie novatrice, accompagne chacun afin :
– D’évoluer avec des acquis profonds et obtenir de réels bienfaits pour le corps et l’esprit ;
– De placer son souffle dès les premiers cours de façon précise sur chaque mouvement ;
– D’acquérir plus de fluidité et d’enracinement dans son corps ;
– De partager des moments ponctués d’exercices inter-actifs entre participants, mis au point par Dominique Jacquemay. Les Qi Gong enseignés sont traditionnels.
Pour préserver l’esprit originel et favoriser le calme du mental et la pleine conscience, la pratique se fait sans musique.

à propos
Avec le temps et la patience, la feuille de mûrier devient de la soie.
Lǎo Zǐ

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