Li Qingzhao – La poétesse aux vers enchanteurs

Un voyage au cœur du raffinement !

Époque : dynastie des Song (960 – 1279)

Qui est-elle ?

 

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La poétesse la plus connue en Chine

Li Qingzhao 李清照 (1083 – 1151) poétesse chinoise de la dynastie Song. Elle est originaire de la province de Shandong.
Connue pour ses “poèmes à chanter” ci dont la musicalité qui lui est propre est d’une incroyable beauté.
ci est une forme poétique datant de la dynastie Tang (618 à 907). Ayant une consonnance mélodieuse, tout en se caractérisant par l’irrégularité des vers elle se distingue de la forme poétique 诗 shi. Son affection pour la poésie de type ci la pousse à écrire un traité sur le sujet.

Elle laissera :
60 “poèmes à chantés” :  ci
19 poèmes réguliers : shi
2 rhapsodies : 赋 fu

La mélodie qui se dégage de son écriture est très caractéristique, très codifiée, elle respecte les normes précises de ce type de poèmes. La perfection atteinte par Qingzhao est attribuée à la pureté de son écriture et au choix des images qui incarnent à la fois des thème de la nature et aussi des sentiments profonds.
Ses talents de musicienne et de chanteuse donnent à son œuvre une saveur douce et féminine qui subjugue encore de nos jours.

Son enfance

L’on aurait pas pu rêver d’un milieu plus propice pour Li Qingzhao. Cette enfant manifeste, très tôt, une intelligence hors du commun et surtout un goût pour écriture. La poésie est telle une sève nourricière qui coule dans les veines de la famille : sa mère est une célèbre poétesse sous la dynastie Song.
Ses parents prodiguent amour et bienveillance à leur enfant. Eux-mêmes érudits, ils lui offrent une éducation de grande qualité. Très vite, elle excelle dans plusieurs domaines : la littérature, l’histoire, la calligraphie,… Elle est aussi, comme nous l’avons vu, une musicienne et une chanteuse accomplie.
Les parents de Li Qingzhao accompagnent leur fille et mettent tout en place pour qu’elle s’épanouisse et développe ses talents.
Li Gefei son père occupe un poste de fonctionnaire à l’Académie impérial de Kaifeng, la capitale. Il se plaît à fréquenter, avec ses amis, un cercle littéraire dirigé sous la houlette du poète Su Shi.

La poésie la traverse et s’incarnent très tôt. La maison familiale est entourée d’éléments naturels où elle va puiser son inspiration.

À dix-sept ans, elle brille parmi les poètes par sa spontanée et par l’expression personnelle qu’elle sait si bien insuffler à ses vers. Cette liberté d’expression va, parfois, l’amener à aborder des thèmes philosophiques et politiques.
Nous verrons que les événements de sa vie vont également influencer son écriture.

Deux étoiles se rencontrent

Une destinée

Nous l’avons vu les parents de Qingzhao cherchent l’excellence pour leur fille. Dans ces temps de la Chine ancienne, le mariage est organisé par la famille et il s’agit davantage de convention que d’amour.
Les deux familles unissent ces deux jeunes personnes selon des critères de valeurs aristocratiques. La famille du jeune hommes semble idéale de premier abord. Car très vite les deux familles vont être en dissonance. Leurs opinions divergent sensiblement.

Le mariage entre Li Qingzhao et Zhao Mingcheng est une réussite.  Qingzhao a alors dix-huit ans Mingchang… Le jeune homme a étudié la littérature classique à l’Académie royale de Taixue. Ce qi correspond à un niveau universitaire. Tout converge : leur regard et leur goût pour la poésie, et les œuvres d’art les rassemblent. Mingcheng est collectionneur d’œuvres d’art, d’antiquités.
Leurs cœurs bat d’un même mouvements. Une idylle amoureuse qui va durer un certain temps.

Une sensibilité qu’il détient de son père, Zhao Tingzhi, qui sera premier ministre sous le règne de Song HuizongZhao Mingcheng effectue des recherches de grandes précision dans le domaine des antiquités, aussi dans l’expertise des épigraphes auxquels notre poétesse s’adonne aussi pour soutenir son bien-aimé mari. Ils ont bien évidemment un immense collection de livres.

Il s’agit d’une vie paisible nourrit d’amour pure et d’une complicité qui va rester dans les annales. Li Qingzhao témoigne dans ses poèmes ce sentiment si fusionnel qui donne à chaque instant de sa vie un émoi.

Le tournant

Comme la plupart de la population, alors que les Jürchen envahissent le nord de l’empire, le couple se voit obligé de fuir laissant derrière lui une grande partie de leur collection. Qui sera d’ailleurs brûlée. Au cours de leur voyage, alors qu’ils pensait préserver leur objets les plus précieux, ils sont amenés à les perdre. Un événement qui les a grandement affectés.
Zhao tente de se relever et accepte en 1128 un poste dans la magistrature. Laissant son épouse la charge de s’occuper de leur collection restante. Un an plus tard, infecté de la dysenterie, il part demandant un pinceau pour tracer les caractères de son dernier poème.
Li Qingzhao, continuera à chérir dans son cœur l’amour de sa vie, jusqu’à son dernier jour. Ses poèmes prennent une tournure empreinte d’une grande tendresse et d’une douce mélancolie.

Le contexte

La dynastie des Song connaît deux périodes :
– les Song du Nord (960 à 1127) et
– les Song du Sud (1127 à 1279).

Li Qingzhao à donc quarante-trois ans lorsque la population, repousser par les Jin (peuplades Manchou), va devoir émigrer vers le sud du pays.

La perte du Nord

Le fonctionnaire Tong Guan (1054-1126) conseille à l’empereur Song Huizong (1100-1125) une alliance avec les Jurchen de manière à écraser les Liao. et leur campagne militaire conjointe conquiert avec succès les territoires de la dynastie Liao en 1125. Les Jürchen comprennent très vite les déficiences  de l’armée Song. Rompant l’alliance avec cette dernière, ils lancent des invasions et conquière la capitale Kaifeng. L’empereur Huizong, son successeur Song Qinzong et la majeure partie de la cour impériale sont capturés .

Les forces Song restantes se regroupent alors sous les ordres de L’empereur Song Gaozong (1127-1162) autoproclamé donne l’ordre de se retirent au sud du fleuve Yangzi Jiang pour établir la nouvelle capitale à Lin’an (Hangzhou). Cette période constitue les Song du Sud.

Note : en 2018 lors d’un de vos voyage Qi Gong en Chine, nous avons eu l’occasion de visiter cette magnifique ville au bord du lac.

Les fleurs fleurs du cannelier

Les fleurs du cannelier,
d’un jaune clair, presque pâle,
sont tellement fines
Qu’elles semblent d’un autre monde,
difficile à saisir.
Seul leur parfum reste avec nous.
Quel besoin auraient-elles
de s’orner de rubis ou d’émeraude ?

Sans doute rendent-elles
les pruniers jaloux,
Et les chrysanthèmes timides.
Épanouies, rayonnantes,
elles sont les reines de l’automne.
Je me demande comment les poètes anciens
Ont pu oublier leur charme.

Le plateau du marchant de fleurs

Sur le plateau
du marchand de fleurs
Je prends un rameau de printemps
aux boutons à peine éclos,
Voilés de rosée, 
Reflétant encore
la lueur de l’aurore.

Mais je crains 
que tu ne penses,
Que mon visage
n’a pas autant d’éclat.
Et dans ma haute chevelure,
en oblique,
je plante une fleur :
Que, d’un regard,
tu puisses nous comparer !

Les fleurs du cannelier – Li Qingzhao Traduit par Zheng Su

Ma conclusion

Li Qingzhao a su émouvoir et ses poèmes ont traversé les temps. L’influence daoïste se ressent dans mille paroles, car la nature est présente dans un continuum. Elle la côtoie dès son enfance et vers la fin de sa vie ; mais aussi dans ses pensées et dans son cœur. Ses souvenirs joyeux se sont accumulés comme des trésors qu’elle a constamment fait renaître dans sa poésie. Ses paroles sont fines, élégantes et indéniablement esthétiques. Elles nous plongent, par cette pureté, vers une voie spirituelle. Elle incarne la femme authentique qui a toujours privilégié l’affirmation de qui elle est, par de subtiles évocations. Elle est un livre ouvert : elle exprime ses sentiments, ses joies et ses tristesses, l’attente de ces longs moments d’éloignement de son mari et l’intensité de son amour. Ce qui fait d’elle une femme avant-gardiste dans sa manière d’aborder la vie surtout à son époque. L’admiration de cette immense poétesse est, bien sûr, liée à son indéniable talent, mais aussi à son esprit profondément libre.

Dominique Jacquemay (c) 2020 – Professeure de Qi Gong
Auteure du livre “Qi Gong des Animaux Mythiques” Éditions Guy Trédaniel

Dominique Jacquemay

Directrice d’enseignement et professeur principal

Professeur de Qi Gong formée en Chine, aussi diplômée en Médecine Chinoise (Université de Shanghaï).
Elle a suivi les enseignements de nombreux Maîtres chinois.
Enseigne depuis plus de 30 ans les arts énergétiques.
Elle a également une longue pratique de méditation. Une pédagogie novatrice, accompagne chacun afin :
– D’évoluer avec des acquis profonds et obtenir de réels bienfaits pour le corps et l’esprit ;
– De placer son souffle dès les premiers cours de façon précise sur chaque mouvement ;
– D’acquérir plus de fluidité et d’enracinement dans son corps ;
– De partager des moments ponctués d’exercices inter-actifs entre participants, mis au point par Dominique Jacquemay. Les Qi Gong enseignés sont traditionnels.
Pour préserver l’esprit originel et favoriser le calme du mental et la pleine conscience, la pratique se fait sans musique.

à propos
Avec le temps et la patience, la feuille de mûrier devient de la soie.
Lǎo Zǐ

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